« J’ai une bonne espérance »

II y a quelques mois, un chrétien, entouré de plusieurs membres de sa famille, se trouvait sur son lit de mort. Deux médecins essayaient les dernières ressources de l’art pour prolonger la vie de leur malade. La consultation finie, le patient demanda aux médecins quel était leur avis sur son état, ajoutant d’une voix presque éteinte, mais avec la calme et ferme assurance de la foi : « Quoi qu’il en soit, j’ai une bonne espérance, » et, d’un dernier effort, il montrait le ciel où il allait bientôt entrer.

Durant sa maladie, et la veille encore de son délogement, il aimait à répéter avec l’apôtre Paul : « Être avec Christ, cela est de beaucoup meilleur » (Philippiens 1:23).


Depuis trois mois je donnais des soins à un malade de l’un des grands hôpitaux de Paris. Je ne lui avais jamais encore parlé de son âme, lorsqu’un matin je me sentis pressé de le faire et de lui présenter le Sauveur.

Mais, au premier mot que je lui dis, son visage s’assombrit, et, jetant sur moi un regard de dédain : « Gardez pour vous, me dit-il, votre religion et votre Dieu ; je n’ai besoin ni de l’un ni de l’autre. »

Cette réponse me remplit de douleur. Il avançait rapidement vers la mort, et son cœur, fermé aux réalités éternelles, ne cessait de former des projets pour un avenir terrestre qu’il ne devait pas voir.

Quelques jours plus tard, un ami, convalescent de la même maladie, étant venu le voir, le malade il lui dit combien il lui tardait de laisser aussi l’hôpital pour reprendre sa vie ordinaire. Quelques instants après, il quittait en effet l’hôpital, mais pour entrer dans l’éternité.

Cher lecteur, l’éternité va s’ouvrir pour vous aussi, plus tôt peut-être que vous ne le pensez. Avez-vous « une bonne espérance,  » reposant non sur votre bonne conduite, votre moralité, une vague attente de la miséricorde de Dieu, mais sur le seul fondement qui puisse être posé, savoir Jésus-Christ ?

Ou bien, dans une fatale insouciance, pensez-vous que vous n’avez pas besoin de ces choses, qu’il sera toujours assez temps d’y songer ?

Je place devant votre conscience les faits que je vous ai rapportés et les questions qu’ils m’ont suggérées.

Il faut que vous rencontriez Dieu un jour. Oh ! que ce puisse être en étant abrité sous l’efficace du sang précieux que Christ a versé sur la croix. Puissiez-vous avoir ainsi en Lui une bonne espérance et échapper au jugement, car c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant !

Le Salut de Dieu, 1877, p. 98