Dialogue
— Que faut-il que je fasse pour être sauvé ?
— « Crois au Seigneur Jésus-Christ et tu seras sauvé » (Actes 16:31).
— Est-ce là tout ? N’ai-je donc rien à faire ?
— Non, absolument rien. Que répond le Seigneur Jésus à ceux qui lui demandent : « Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? » Il dit : « C’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez eu celui qu’il a envoyé » (Jean 6:28, 29).
— C’est bien simple, en effet ; mais je ne puis m’empêcher de trouver que c’est un moyen trop facile. J’ai peine à admettre que Dieu n’exige rien de moi pour me recevoir en grâce.
— Il n’exige rien. Il remet gratuitement toutes les fautes. Il ôte tous les péchés de ceux qui croient en son Fils.
— Mais n’est-ce pas là passer bien légèrement sur le péché ? Dieu n’a-t-il pas les yeux trop purs pour voir le mal, et peut-il tenir le coupable pour innocent ?
— Ce que vous venez de dire en dernier lieu est parfaitement vrai. Il faut que les exigences de la sainteté et de la justice divine soient maintenues ; mais s’il n’en coûte rien au pécheur pour être sauvé, parce qu’il ne pouvait rien donner, n’allez pas croire qu’il n’en ait rien coûté à Dieu.
Examinons à la lumière de la Parole de Dieu si le péché est à ses yeux une chose de peu de conséquence, et quel est le prix auquel il a payé le droit de faire maintenant grâce librement et gratuitement, même aux pécheurs les plus vils.
Quels sont, d’après les Écritures, les gages du péché ?
— C’est la mort (Romains 6:23).
— Très bien. L’apôtre Paul dit encore : Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché, la mort, et ainsi la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché (Romains 5:12). Vous êtes donc sous cette sentence de mort, vous pécheur. Pouvez-vous y échapper en faisant dès aujourd’hui les œuvres les plus excellentes et les plus nombreuses possibles ?
— Non, assurément.
— Il faut donc que vous subissiez la mort et toutes les conséquences qui la suivent. Or, « après la mort, le jugement, » car Dieu amènera toute œuvre en jugement ; ou bien il faut qu’il y ait un moyen par lequel Dieu, sans cesser d’être juste, puisse vous épargner. Or, ce moyen, Dieu, dans son amour et sa sagesse, l’a trouvé. Dieu a envoyé dans ce monde de péché son Fils unique plein de grâce et de vérité. Tel Il a marché au milieu de la méchanceté des hommes pécheurs.
Puis, comment sa vie a-t-elle pris fin ?
— Sur la croix.
— Oui. Christ a souffert la mort la plus ignominieuse. Chose étrange ! avait-Il donc commis le péché, puisque les gages du péché, c’est la mort ? Dieu nous préserve d’une telle pensée !
Christ était pur, innocent, sans souillures, le saint et le juste, en la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; en Lui Dieu le Père trouvait toujours son plaisir. Comment donc a-t-Il pu subir la mort ?
— C’est qu’il est mort pour nous.
— Oui, en effet, Il s’est chargé de nos péchés ; Il s’est mis à la place du pécheur ; Il a été fait péché pour nous ; et, dès lors, telle est la haine de Dieu contre le péché, que Celui qui n’avait pas connu le péché, a été abandonné de Dieu sur la croix et a dû mourir en subissant la peine due aux péchés dont Il s’était chargé.
N’est-ce pas un fait qui dépasse tout ce que l’homme aurait pu imaginer ?
Ah ! jetez un regard sur la croix, et apprenez là ce que c’est que le péché aux yeux de Dieu. Croyez-vous que Dieu passe légèrement dessus ? Sa sainteté n’apparaît-elle pas dans toute sa majesté, puisqu’il n’épargne pas son Fils fait péché pour nous ? Si le salut ne coûte rien au pécheur, ne voyez-vous pas tout ce qu’il a coûté à Dieu ? Quel amour que celui qui donne ainsi tout ce qu’il a de plus cher ! Quel amour dans le Fils qui se livre à la mort en portant nos péchés, afin d’accomplir la volonté de Dieu !
— Oui, je le vois, mais cela ne me dit pas encore pourquoi je n’ai rien à faire.
— Que feriez-vous ? Voudriez-vous, dans votre impuissance, aider Dieu ? La croix vous montre l’horreur du péché et comment Dieu le juge. Dieu vous fait connaître là que sa sainteté ne peut le tolérer, que sa justice le punit dans la personne du juste qui se met à la place des injustes ; maintenant que voudriez-vous faire ? Qu’ajouterez-vous à ce prix dont Dieu a payé la rançon des
transgresseurs ?
— Je comprends qu’il n’y a rien à ajouter à ce prix : pourtant tous les hommes ne sont pas sauvés. N’y a-t-il pas quelque condition à remplir pour avoir la vie éternelle ?
— Point d’autre que de recevoir le salut que Dieu vous offre et qu’il peut vous donner gratuitement sans cesser d’être juste, parce que Jésus-Christ, en versant son sang, a pleinement satisfait à tout ce qu’exigeait la justice de Dieu.
— Vous dites que Dieu peut justifier un pécheur sans cesser d’être juste ?
— La Parole de Dieu nous dit même davantage, savoir : qu’il justifie le pécheur croyant, parce qu’il est juste. Il est dit que Dieu est juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus (Romains 3:26).
— Mais la foi en Jésus ne suppose-t-elle pas une certaine préparation de cœur, une œuvre à faire ?
— Cher ami, il est évident qu’il y a chez vous une grande répugnance à confesser la vérité et à déclarer, ainsi que le disent les Écritures, que vous êtes déjà perdu. Vous voudriez faire quelque chose, mais écoutez ce que dit la parole de Dieu : « Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Romains 5:6). « Vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés » (Éphésiens 2:1). Voilà l’état de l’homme naturel, voilà le vôtre : impie, sans force et mort. Un être impie pourra-t-il faire quelque chose d’agréable à Dieu ? Comment celui qui est sans force se délivrera-t-il des chaînes d’un ennemi puissant ? Un mort peut-il connaître Dieu et agir pour Lui ? Mais c’est pour cela que Christ est mort et qu’il est ressuscité, afin de nous sauver, de nous vivifier, de nous affranchir du jugement, de la mort et de la puissance du diable. « Nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce. »
Cessez donc de penser qu’il y ait quelque autre chose à faire que de prendre la place que la Parole de Dieu indique comme étant la vôtre : celle d’un pécheur perdu, et recevoir la grâce que Dieu vous présente dans son amour ; puis l’ayant reçue et étant créés dans le Christ Jésus, vous pourrez marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées (Éphésiens 2:10).
Le Salut de Dieu, 1877, p. 36