Le sang de Jésus

IV — Lettre touchant l’efficace du sang de Jésus.

Un chrétien reçut un jour les lignes suivantes :

Mon cher Monsieur, vous rendriez un grand service à un pécheur si vous vouliez lui dire ce qu’il doit faire pour se préparer à la mort. Qu’est-ce que Dieu requiert et quand est-on prêt à mourir ? Celui qui vous écrit est un jeune homme qui sait que ses jours sont comptés, et qu’il n’a plus que peu de temps à vivre dans ce monde. Dites-moi donc, je vous prie, qu’est-ce que la justification, et quand un pécheur est-il justifié devant Dieu ?

Je vous supplie, fut la réponse, de vous reposer entièrement et avec la foi la plus simple sur le Seigneur Jésus-Christ, et vous serez sauvé. Toute vraie préparation à la mort est complètement hors de vous-même ; elle est dans le Seigneur Jésus. Lavé dans son sang et ainsi revêtu d’une justice divine, vous pouvez paraître devant Dieu, et être agréé de Lui, pleinement, librement et pour toujours. Le salut du plus grand des pécheurs est tout préparé, accompli et parfait en Christ (Éphésiens 1:6 ; Colossiens 2:10).

Mais, je le répète, que les yeux de votre foi soient entièrement détournés de vous-même et dirigés vers Jésus. Gardez-vous de chercher en vous-même une préparation quelconque à la mort. Tout est en Christ. Ce n’est ni un cœur brisé, ni un cœur pur, ni un cœur qui prie, ni même un cœur croyant qui vous fait accepter de Dieu. Il vous accepte pleinement et entièrement sur le fondement de l’expiation accomplie par son Fils bien-aimé, auquel soit gloire ! Appuyez-vous donc, avec une foi d’enfant, sur cette expiation : « Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, *est mort pour des I*mpies » (Romains 5:6). En vous confiant à Lui, vous êtes sauvé.

Qu’est-ce que la justification ? demandez-vous.

C’est Dieu tenant pour juste un pauvre misérable pécheur condamné et perdu, mais qui croit au Seigneur Jésus-Christ, comme en Celui qui par sa mort sur la croix a pleinement satisfait pour lui à tout ce que Dieu exigeait. Le pécheur croyant s’enveloppe pour ainsi dire de Christ, il revêt par la foi en Jésus-Christ la justice de Dieu, qui est « envers tous et sur tous ceux qui croient » (Romains 3:22).

Celui-là donc, et celui-là seul est justifié et préparé à mourir, qui jette loin de lui le vêtement de sa propre justice, et court s’abriter dans cette bienheureuse « ville de refuge, » le Seigneur Jésus ; qui se cache là du vengeur du sang et s’écrie en triomphe : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8:1).

Regardez donc à Jésus. L’Israélite mordu par un serpent brûlant au désert, et près d’expirer, tournait-il son œil défaillant vers le serpent d’airain dressé par Moïse, il échappait à la mort et recouvrait aussitôt la santé et la vie ; de même le Fils de l’homme a été « élevé, afin que quiconque croit en lui, ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Nombres 21:5-9 ; Jean 3:14, 15). Oh ! jetez un seul regard de foi vers Lui, si faible fût-il, et fussiez-vous le plus vil des pécheurs, vous serez sauvé.

Dieu est prêt à vous accepter en son Fils bien-aimé ; pour l’amour de Lui, Il ne se souviendra plus de vos péchés, ni de vos iniquités ; Il les jettera, pour ainsi dire, derrière son dos (Hébreux 10 : 17 ; Ésaïe 38:17), et, si la mort vient pour vous, vous pourrez remettre votre esprit au Seigneur Jésus. Vous serez avec Christ, en attendant le glorieux moment de la résurrection.

Au geôlier qui, tremblant et plein d’anxiété, s’écriait : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Paul répond : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » (Actes 16:30, 31). Ces paroles s’adressent aussi à vous. N’écoutez aucune suggestion de Satan ou de l’incrédulité. N’importe ce que vous avez été ; tel que vous êtes, venez. Vous n’avez rien pour payer, pour satisfaire à ce que Dieu est en droit de demander ; mais Il vous fait part de sa grâce, et, « sans argent et sans aucun prix, » il vous quitte votre dette (Matthieu 18:25-27 ; Ésaïe 55:1).

Jetez-vous aux pieds de Jésus. Jamais on ne l’a vu, ce Sauveur plein d’amour, repousser aucun de ceux qui venaient à Lui. Bien au contraire, il vous adresse cet appel plein de grâce : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matthieu 11:28), et, pour vous encourager, il ajoute ces consolantes paroles : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6:37).

Oh ! que votre réponse soit : « Seigneur, je viens, oui, je viens à toi. Je suis faible et tremblant ; je ne pais rien par moi-même, mais je m’attache à Toi, je n’attends rien que de Toi. » Faites ainsi, ô chère âme anxieuse, et vous n’aurez pas peur de mourir. Celui qui regarde la face du Seigneur Jésus, peut aussi regarder la mort en face. Pour lui elle a perdu ses terreurs. Il s’écrie avec Paul : « Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô hadès, ta victoire ? Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi. Mais grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur Jésus Christ » (1 Corinthiens 15:55-57).

Puissions-nous, en vertu de cette grâce libre et souveraine, et de cet amour que Dieu a constaté en donnant son Fils, nous rencontrer dans le ciel et nous unir dans ce chant de louange : « À Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » (Apocalypse 1:5, 6).

Le Salut de Dieu, 1876, p. 61