Un jeune homme était fort troublé au sujet de son âme. Il savait qu’il était un pécheur devant Dieu et le sentait si profondément que souvent il était près de tomber dans le désespoir, disant : « Est-il possible que Dieu puisse sauver un pécheur tel que moi ? » Pendant la journée, il pensait aux peines de l’enfer comme au châtiment qu’il avait justement mérité, et durant la nuit il se voyait parfois précipité dans l’abîme des ténèbres de dehors. Il essayait de réformer sa vie et de s’appuyer hardiment sur ses bonnes œuvres ; mais, hélas ! au lieu de trouver quelque soulagement d’esprit, son trouble ne faisait qu’augmenter. Un soir, il passait devant un grand édifice où prêchait un serviteur de Dieu. Il y entra et entendit le prédicateur appeler l’attention des auditeurs sur ces paroles bénies du Seigneur : « Afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » (Jean 3:16.) « Remarquez, disait-il, ce mot quiconque. » Pour la première fois, l’âme angoissée du jeune homme commença à entrevoir, dans l’Évangile, la grâce de Dieu qui affranchit de toute crainte, et à penser qu’après tout, il y avait quelque espérance, même pour un pécheur tel que lui, puisque ce mot quiconque s’appliquait à lui comme à chacun de ceux qui reçoivent Christ pour leur Sauveur. Je n’ai pas besoin de dire que, par la puissance de l’Esprit de Dieu, son cœur fut ainsi conduit à se reposer pleinement sur Jésus pour le salut, qu’il trouva la joie et la paix en croyant et se réjouit dans le service de l’Évangile pendant plusieurs années.
Cher lecteur, avez-vous ainsi simplement accepté Christ ? Avez-vous mis votre confiance en Celui qui mourut sur la croix pour sauver des pécheurs ? Le précieux sang de Christ est-il l’unique fondement de votre paix avec Dieu ? Avec beaucoup d’autres, sauvés comme lui, notre jeune homme put dire :
Quel autre ai-je aux cieux,
Quel autre en ces lieux
Que toi, mon Sauveur,
Mon Berger, mon Guide, l’Ami de mon cœur ?
Quel autre voudrait,
Quel autre pourrait,
Me voyant gémir,
Me tirer d’angoisse et me secourir ?
En Toi, Dieu Sauveur !
J’ai la paix du cœur :
Tu fis tout pour moi,
Et sur ta justice se fonde ma foi.
Pour moi quel bonheur
De savoir, Seigneur !
Comme je le sais,
Que tu m’es propice, que tu fis ma paix !
Mais il y a un autre « quiconque » tout aussi général que le premier dans son étendue et son application. Mais quel contraste ils présentent ! « Quiconque ne fut pas trouvé écrit dans le livre de la vie fut jeté dans l’étang de feu. » (Apocalypse 20 : 15.) Remarquez-le ; il est dit « quiconque, » c’est-à-dire n’importe qui : il n’est question ni de ce que l’on est, ni des excuses que l’on pourrait alléguer ; c’est « quiconque, » car Dieu ne fait pas acception de personnes. Combien cela est solennel ! Si quelqu’un n’a pas pour son Sauveur, le Christ Jésus, le Fils de Dieu, celui qui donne la vie éternelle, comment son nom pourrait-il être écrit dans le livre de vie, qui est celui de l’Agneau immolé ? (Apocalypse, 13:8.)
Le Salut de Dieu, 1875, p. 18