Le grand trône blanc

« Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel, et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs œuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu ; c’est la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu » (Apocalypse 20 : 11-15).

Bien cher lecteur ! Tout homme doit avoir à faire avec le Fils de Dieu, « l’homme Christ Jésus ; » maintenant comme Sauveur, ou dans peu de temps comme Juge, quand le jour du salut sera passé et que la porte de la miséricorde aura été fermée pour toujours.

Avant que je ne passe à ce sujet solennel, laissez-moi vous adresser une question : Êtes-vous venu à ce Jésus, et avez-vous trouvé en Lui votre Sauveur ? Son sang précieux vous a-t-il lavé ? vous a-t-il donné une conscience purifiée et vous a-t-il sauvé de ce terrible jugement que nous révèle l’Écriture, --- la seconde mort, « l’étang de feu » ? Si vous n’avez pas encore soumis votre cœur à Christ, je vous supplie de venir à Lui sans retard. Ne différez pas, vous n’en avez pas le temps. Oh ! ayez pitié de votre âme immortelle, ne jouez pas avec votre âme au bord même de cet étang ardent. Connaissez-vous l’instant où la mort vous saisira ? Il sera trop tard alors. Venez à Jésus. Il est maintenant assis sur un trône de grâce et non de jugement ; mais bientôt Il se lèvera : la miséricorde pour vous aura fini son cours, et le jugement vous atteindra.

Pénétrez un moment avec moi dans le tabernacle où Dieu habitait aux jours qu’Israël était dans le désert. Où était alors le trône ? --- Sur le propitiatoire, au-dessus de l’arche. --- Qu’y avait-il sur ce propitiatoire, et qu’est-ce que les chérubins y contemplaient ? --- Du sang. Oui, le sang était là pour répondre à ce qu’exigeait le trône, la présence de l’Éternel. Sur ce fondement seul, Dieu pouvait entrer en relation avec le peuple (Lévitique 16).

Entrons avec le prophète Ésaïe dans le temple (Ésaïe 6). Là nous voyons encore le trône haut et élevé. Est-ce tout ? Oh ! non. L’autel est aussi là, parlant de grâce au pauvre prophète qui s’était vu perdu ; faites attention à cela. Le prophète ne dit pas : « Malheur à moi, car je ne suis pas aussi bon que je dois l’être. » Non ; il s’écrie : « C’est fait de moi. » --- Qui lui a montré son état désespéré ? --- Le Roi sur le trône. « C’est fait de moi, dit-il, car mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées. » --- Mais qu’est-ce qui rend ensuite cet homme perdu propre à devenir le messager du même Roi ? C’est le charbon vif qui, pris sur l’autel, consume sa souillure.

Jean a vu une porte ouverte dans le ciel (Apocalypse 4). Une voix s’est fait entendre. Monte ici, lui dit-elle ; et, dans le ciel, il voit de nouveau le trône, mais entouré d’un arc-en-ciel. C’est le signe assuré d’une alliance de miséricorde pour cette pauvre terre souillée par le péché. Signe béni ! ô pauvre pécheur fatigué, quelle marque d’amour pour toi ! À toutes les exigences du trône, il est fait une réponse. La justice est satisfaite, et Dieu, dans sa grâce, t’annonce la paix par Jésus-Christ. Ne veux-tu pas croire et vivre ?

Mais nous arrivons à un autre trône. Quelqu’un y est assis pour un jugement sans miséricorde. Toute la noirceur et la souillure du misérable pécheur sont là en contraste avec l’éblouissante pureté de ce « grand trône blanc. » 0 pécheur ! quel doit être ton effroi ! Le tableau est sombre en vérité, et le jugement terrible, mais vrai. Oui, il est certain pour tous ceux qui sont là, se tenant devant le trône.

Lecteur, sais-tu quel est Celui de devant la face duquel la terre et le ciel s’enfuient ? « Oh ! dis-tu, c’est le Dieu tout-puissant. » --- Écoute-moi, c’est un « homme. » --- Quoi ! un homme ? --- Oui, l’Homme que Dieu a destiné pour cela (Actes 17:31). Je te l’ai dit, chacun de nous doit avoir à faire avec le Fils de l’homme, comme Sauveur ou comme Juge. « Le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils… parce qu’il est fils de l’homme » (Jean 5:22-27). Et maintenant cet Homme s’est assis pour juger. Oh ! qui pourra subsister devant Lui ? Est-ce toi, pécheur, qui ne pourras t’enfuir ? tu seras là en sa présence redoutable, mais seulement jusqu’à ce que la sombre liste de tes nombreux péchés écrits dans les livres ait été épuisée contre toi, alors tu seras saisi par des mains puissantes et entraîné loin de la face du Juge dans l’étang de feu.

Mais quels sont ceux qui se tiennent en Sa présence dans ce moment solennel ? « Les morts ! » Pas une seule des âmes vivifiées ; celles-là ont eu part à la première résurrection. Devant le grand trône blanc se trouvent seulement « les morts, » ceux qui ne sont pas passés de la mort à la vie (Jean 5:24). Ils sont là, debout devant le Juge, quand les livres sont ouverts ! La mer a rendu les morts qui étaient en elle ; la mort et le hadès également, et tous ces morts se trouvent en face du grand trône blanc, dont la splendeur fait ressortir encore plus l’horreur de leur condition.

Pécheur, où seras-tu dans ce jour redoutable ? Où seras-tu, toi qui trouves qu’il est noble et viril de suivre ta propre volonté, de tout braver, de pécher à la lumière du ciel, et toi aussi qui caches ton péché dans les ténèbres ? Te les rappelles-tu, ces péchés commis dans le secret, alors que nul œil n’était là pour te voir ? Voudrais-tu que ces souillures ensevelies dans ton sein, ton plus intime ami les pénétrât ? Pour tout un monde, tu ne pourrais supporter, qu’elles fussent exposées aux regards ? Et tu oubliais l’œil de Celui qui jamais ne sommeille, ni ne s’endort. Tu te rassurais dans la pensée que nul ne te voyait, au lieu de te souvenir de cette parole : « Toi, ô Dieu, tu m’as vu, » « même les ténèbres ne me cacheront point à toi. » Et maintenant ces péchés scellés et cachés dans ta poitrine, mais vus de Dieu, enregistrés par Lui, ils vont se retrouver au grand jour.

Que diras-tu, quand tu seras devant le trône, ayant à rendre compte même de toutes les paroles oiseuses que tu auras dites, et quand tu rencontreras Celui contre qui tous tes péchés ont été commis ? Ah ! je te vois, pauvre misérable créature tremblante, accablée sous le regard du Juge, dans cette profonde angoisse qui voudrait trouver un refuge, et il n’y en a point ; qui voudrait crier aux rochers et aux montagnes de tomber sur toi pour te cacher de devant sa face, mais les rochers et les montagnes ne sont plus ; tout a fui, et rien ne peut te soustraire à la présence de Celui qui est assis sur le trône.

Âme inconvertie, âme encore perdue, oh ! pense à ceci. Le Juge est l’Homme qui mourut pour sauver des pécheurs. Comment soutiendras-tu sa vue ? Ses yeux pleins d’amour maintenant auront cessé de te regarder avec tendresse et compassion ; semblables à une flamme de feu, ils te pénétreront de part en part. Sa voix remplie de douceur ne te dira plus : « Venez à moi, » mais tu l’entendras, semblable au tonnerre et au bruit des grosses eaux, proférer contre toi la sentence terrible et irrévocable.

Penses-tu peut-être pouvoir t’excuser en disant : O Seigneur, j’étais un homme pauvre sur terre ; j’avais à gagner péniblement mon pain ; mon travail était incessant et je ne pouvais consacrer beaucoup de temps à mon âme ? Non, nulle excuse n’aura de valeur. Ton Juge pourrait te dire : « Je sais ce que c’est d’être pauvre ; j’ai foulé ce sentier avant toi. Quand j’étais sur la terre, je n’avais pas même un denier à montrer à ceux qui m’interrogeaient touchant le tribut. Oui, les renards avaient leurs tanières, et les oiseaux du ciel leurs nids, et moi, le Fils de l’homme, je n’avais pas où reposer ma tête. » Pécheur, penses-y ! Le Christ a été dans toutes les circonstances où tu peux te trouver. Il a eu faim et soif ; Il a souffert la fatigue ; Il a été étranger, poursuivi, méprisé ; Il a été persécuté et mis à mort. Quand tu seras devant Lui, dans cette unique et solennelle entrevue, semblable à l’homme qui n’avait pas l’habit de noces (Matthieu 22:12), tu auras la bouche fermée ; tu ne trouveras nulle excuse à présenter.

Mais peut-être tout espoir n’est-il pas perdu. Un autre livre est ouvert par le Juge, --- le livre de la vie. Tu attends ; mais, hélas ! ton nom n’y est point. D’aucun de ceux qui sont là devant le trône, le nom ne] s’y trouve. Quelle attente ! quelle angoisse ! « Prenez-le, dit le juge inexorable, liez-le pieds et mains. » Et tu seras saisi, et avec le cri du désespoir sur tes lèvres, désespoir éternel ! tu seras jeté dans l’étang de feu. Oh ! quelle pensée ! L’éternité à passer dans les flammes, quand tu aurais pu être dans la gloire ; être à jamais dans les pleurs et les gémissements, au lieu de chanter en triomphe ; la mémoire et la conscience sans cesse à l’œuvre pour te rappeler les occasions perdues, le Sauveur méprisé, le Dieu dont tu t’es joué ! Maintenant « la moisson est terminée, l’été a pris fin, » et toi, tu es « condamné. »

O pécheur, réveille-toi ! fuis la colère qui vient ! « Ne regarde pas derrière toi, ne t’arrête en aucun endroit de la plaine. » Tu n’as pas de temps à perdre. Le hideux cavalier, la mort, sur son coursier livide, te serre de près ; son glaive est levé sur ton sein, hâte-toi de courir au Sauveur. Il t’attend les bras ouverts, tout prêt à t’accueillir. Écoute sa voix ; Il te dit : « Viens ! » Et ce qu’il t’offre, c’est le repos (Matthieu 11:28). Ne veux-tu pas maintenant le recevoir de sa main ?

Ah ! ne dis pas : « Je ne suis pas digne ; je ne mérite ni le repos, ni rien de semblable ; j’ai été un si grand pécheur ! » Je sais tout cela. Mais le séraphin qui toucha les lèvres d’Ésaïe avec un charbon ardent, le fît-il parce que le prophète était digne ? Non. La lumière venant du trône lui avait montré sa souillure ; il reconnaît que c’en est fait de lui ; mais la grâce vient à ceux qui sont perdus et à eux seuls. Christ est-il mort pour ceux qui avaient quelque mérite ? --- Non, mais pour des impies, des pécheurs, des ennemis (Romains 5:6, 8, 10). Grâce ineffable ! Il est mort pour le pécheur ! Est-ce là ce que tu es ? Alors il est mort pour toi, et Lui-même te dit : « Celui qui Croit en moi a la vie éternelle » (Jean 6:47).

Maintenant donc, ô pécheur ! si tu viens devant le trône, et que là, dans la lumière de la sainteté de Dieu, tu te voies vil, souillé, perdu, oh ! rends grâces à Dieu, car là se trouvent aussi le sang, l’autel et l’arc-en-ciel pour t’annoncer la bénédiction. Le sang de Christ satisfait à tout ce que Dieu exige ; si tu trouves ton repos là où Dieu trouve le sien, tu es sauvé, et jamais tu ne paraîtras devant le grand trône blanc. « Celui qui croit… ne viendra pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5:24).

Mais si tu ne viens pas à Jésus, si tu ne trouves pas en Lui ton repos, sache-le, dans peu de temps, Il prendra sa place sur le grand trône blanc, le trône du jugement. Tu paraîtras devant Lui comme Juge, tu l’entendras prononcer ta sentence, tu seras banni loin de Lui dans les ténèbres de dehors, et ce sera pour jamais !

Ah ! veuille le Seigneur, dans sa grande miséricorde, te réveiller, te convaincre profondément de ton état de péché et de ruine, et te faire sentir le besoin que tu as d’un Sauveur. Puisses-tu être amené à trouver en Jésus tout ce qu’il faut à ton âme pour le temps et l’éternité !

Puisses-tu venir à Lui aujourd’hui, pendant qu’il en est encore temps. À Lui en sera toute gloire !

Le Salut de Dieu, 1877, p. 28